À l’heure actuelle, l’installation d’un radar automatique sur une route française requiert l’accord du préfet. Mais une mesure, pas encore validée par le Parlement, pourrait donner ce pouvoir aux maires.
Les préfets délaissés au profit des maires
Renforcer les prérogatives de la police constitue l’une des ambitions de Gérald Darmanin. Mais l’actuel ministre de l’Intérieur veut aussi accroitre les pouvoirs des acteurs de terrain. Ainsi, le chef de Place Beauvau a dévoilé au cours d’une interview au journal Ouest-France qu’il souhaitait que les maires puissent désormais installer des radars automatiques sur le territoire de leur commune et ce, de leur propre chef.
L’ex-maire de Tourcoing souhaite que cette mesure soit intégrée à la proposition de loi relative à la sécurité globale, qui va être présentée à l’Assemblée nationale prochainement. Un véritable changement de paradigme puisque jusqu’alors, l’installation d’un radar routier exigeait l’accord du préfet.
Le ministre de l’Intérieur défend ainsi la mesure : « C’est une révolution pour la sécurité routière. Les collectivités, en lien avec les habitants, pourront ainsi mettre des radars de vitesse, de contrôle du bruit ou de la pollution, là où elles les estiment utiles ».
Déjà 4 700 radars automatiques sur les routes de France
À l’heure où notre cabinet d’avocats en droit routier écrit ces lignes, quelques 4 700 radars automatiques fourmillent en France. À ces dispositifs devraient s’ajouter, dès 2021, 450 nouvelles voitures-radars privatisées. La Ligue de Défense des Conducteurs dénonce cette politique, déplorant que « les efforts du Gouvernement ne se concentrent pas sur une véritable politique de sécurité routière, où la prévention primerait sur la répression ».