En réclamant la suspension du contrôle technique des deux-roues, Emmanuel Macron va à l’encontre de la législation européenne en la matière. Salué par certains, ce revirement passe très mal pour d’autres.
Qui était concerné par ce contrôle technique ?
Imposé par la législation européenne, ce nouveau contrôle technique devait concerner tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, scooters de 50 cm3 et voitures sans permis compris. La directive européenne cite plusieurs dizaines de points de contrôle, concernant notamment :
- les freins
- les pneumatiques
- l’éclairage
- le bruit
Mais au printemps 2021, la mesure avait provoqué la grogne de plusieurs milliers de motards. Ceux-là avaient manifesté à travers la France contre la mise en place de ce contrôle.
« Pas le moment d’embêter les Français »
Le président de la République semble avoir donné raison à ces mécontents. Un conseiller de l’exécutif explique : « Après avoir découvert cette mesure, le président de la République a décidé que ce n’était pas le moment d’embêter les Français ». Et d’ajouter : « Avec la crise sanitaire, le pass, on leur demande déjà beaucoup. On peut être pour la sécurité sans embêter les Français dans leur quotidien, a priori sans adhésion de leur part ».
Un pas en arrière pour les victimes des nuisances sonores
Problème : cet élan de générosité de la part de l’Élysée ne fait pas l’unanimité. L’association Ras le Scoot, pour ne citer qu’elle, a dénoncé « une honte absolue », elle qui avait accueilli à bras ouvert la directive européenne, censée « rompre avec des années d’hésitation des pouvoirs publics jusqu’alors tétanisés face au lobby motard ».
Elle précise : « Comment est-ce possible qu’une minorité puisse faire reculer Emmanuel Macron, au détriment des millions de victimes de nuisances diverses et contre la directive européenne de 2014 ? Nous condamnons fermement ce volte-face ».