À la fin de l’automne 2022, le CNSR (Conseil national de la sécurité routière) s’est réuni pour formuler ses traditionnels avis et recommandations à destination du Gouvernement français. Voici les neuf préconisations délivrées à l’occasion de cette dernière rencontre en date, rendues publiques sur le site officiel de la Sécurité routière.
1ère recommandation : sur les médicaments
« La consommation de certains médicaments induit des comportements à risque élevé avec la conduite », indique le CNSR. Il précise : « Plusieurs pistes sont proposées pour une formation ciblée des praticiens, pour une communication renforcée sur des mises en garde adaptées à chaque patient, pour un développement de la recherche sur les effets des médicaments sur l’accidentalité, et pour limiter les prescriptions au strict nécessaire pour certaines molécules ».
2e recommandation : sur la reconnaissance des blessés
« Il importe d’engager des actions pour renforcer l’information et la prise en considération des blessés victimes de l’insécurité routière », demande le conseil. Pour ce faire, il souhaite :
- élargir « les indicateurs relatifs aux blessés pour prendre en compte leurs souffrances dans la durée et en traduire l’impact individuel […] et collectif pour la société […] »
- intégrer « les blessés de manière soutenue dans la communication institutionnelle»
- rendre « la parole des blessés plus audible et médiatique»
3e recommandation : sur les risques routiers en contexte professionnel
« Le risque routier est un risque professionnel majeur, qui demeure la première cause des accidents du travail », rappelle le CNSR. Pour inciter les entreprises à agir concrètement contre ce risque, il appelle à « un plan d’action […] pour mobiliser au niveau territorial les organisations professionnelles, les partenaires sociaux et les pouvoirs publics ».
4e recommandation : sur les usagers vulnérables
« Pour garantir un niveau de sécurité optimal [aux usagers vulnérables comme les piétons, les cyclistes et les usagers deux-roues motorisés], il est proposé une série de mesures pour inciter les collectivités à aménager leurs infrastructures », édicte le conseil.
5e recommandation : sur l’alcool et les stupéfiants
« Une lutte plus efficace suppose de développer la recherche pour détecter plus facilement et rapidement ces conduites sous influence », veut le conseil. « La récidive des conduites sous alcool reste forte, le recours aux éthylotests antidémarrage (EAD) doit devenir systématique dans ce cas », souhaite-t-il.
6e recommandation : sur les blessures psychologiques
« L’évaluation, la prise en charge et le traitement [des multiples blessures psychologiques pour les blessés de la route et leurs familles] ne sont pas appréhendés à la hauteur de leurs enjeux et effets persistants », estime le CNSR. Et d’énoncer : « Il est proposé de repenser une charte d’accueil des victimes à diffuser auprès de forces de l’ordre et des établissements de santé, de désigner par département un référent pour coordonner les autorités intervenant et organiser la gestion logistique et matérielle d’accompagnement, de mettre à disposition des victimes un guide précisant leurs droits et indiquant les structures pouvant leur apporter aide et soutien ».
7e recommandation : sur les infrastructures urbaines
Le conseil veut « promouvoir des chartes d’aménagement de la voirie à l’échelle des villes et agglomérations ». Il précise : « Sur la base de ces chartes, les gestionnaires de voirie s’engageront pour garantir un degré de sécurité élevé dans l’aménagement et la cohérence multimodale de l’espace public ».
8e recommandation : sur les aides à la conduite
« L’utilisation de ces aides n’est pas intuitive, elle peut induire des pertes de vigilance ou un sentiment de sur-confiance », dénonce le conseil. « Il faut informer et former les conducteurs à la bonne utilisation de ces aides lors des formations initiales à la conduite, dans les modules post-permis ou à l’occasion de la prise en main d’un nouveau véhicule dans le cadre professionnel ou privé », demande-t-il.
9e recommandation : sur le téléphone
« Le téléphone est impliqué dans 10 % des accidents corporels », assène enfin le conseil. « L’aide à l’auto-régulation de l’usage du téléphone doit être promue et la technologie mise à contribution pour proposer des possibilités de déconnexion automatiques ou volontaires en action de conduite », exige-t-il.