Les discussions semblent avancer dans la création d’un permis de conduire provisoire pour les candidats à l’examen pratique. L’ambition : réduire les délais d’attente entre les cours et la prise effective du volant. Explications du cabinet d’avocats en droit routier Dehan & Schinazi.
Un désir du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin
Tout a commencé à l’été 2022. Déjà ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin accordait alors une interview au journal Le Progrès sur la thématique de la sécurité routière et du Code de la route. Le chef de Place Beauvau soumettait alors au quotidien régional l’idée d’un nouveau permis de conduire, probatoire, pour réduire les délais d’attente séparant les candidats de l’examen du permis de conduire.
« Je propose […] de lancer une réflexion sur la mise en place d’un permis probatoire sur le modèle du permis belge permettant de conduire en semaine, en journée et pas le week-end par exemple, si on a prouvé avoir un niveau de maîtrise de la conduite suffisant« , suggérait l’élu des Républicains. Et de poursuivre : « C’est une réflexion qui devra encore être discutée et approfondie avant de décider de son éventuelle mise en œuvre« .
Les conditions concrètes qui permettraient de bénéficier de ce permis probatoire
Huit mois plus tard, ces discussions ont-elles avancé ? Oui, si l’on en croit L’Argus, magazine français consacré à l’automobile, dans des propos relayés par Turbo, l’hebdomadaire de M6. Les deux médias avancent que ce permis probatoire concernerait uniquement le permis B et que les candidats devraient :
- avoir suivi 30 heures de formation en auto-école
- avoir subi un « test des connaissances des risques »
- justifier d’un contrat de travail
- s’engager à ne circuler que de jour et en semaine – sauf pour ceux exerçant le soir et le week-end, qui bénéficieraient ainsi d’une dérogation
Le candidat respectant cette quadruple condition se verrait alors remettre une attestation délivrée par l’État, d’une durée limitée et dotée de 3 points. Une aubaine pour les candidats les plus pressés… mais un coup d’épée dans l’eau pour les inspecteurs, qui doutent que la mesure résolvent véritablement et le manque d’effectifs, et les délais d’attente interminables.