Vous connaissiez les radars fixes, double face, discriminants, mobiles mobiles, feux rouges, tronçons ou encore autonomes ? Désormais, il va falloir vous familiariser avec le radar piéton, nouveau venu dans le dispositif de répression français. Les avocats du cabinet Dehan & Schinazi vous listent ce que l’on sait déjà à son sujet.
Ce sont (normalement) les conducteurs qui sont visés, pas les piétons…
Dissipons d’entrée de jeu toute ambiguïté : le radar piéton ou piétons n’a pas vocation à flasher les piétons, mais bien les automobilistes, deux-roues et autres chauffeurs poids-lourds. Ce surnom, il l’a obtenu parce qu’il est installé sur un passage piéton : 2 caméras Lapi (capables de lire les plaques d’immatriculation) et des caméras dites « contexte » (pour enregistrer l’intégralité de la scène) filment lorsqu’un véhicule s’approche du passage et alors que des piétons sont prêts à s’engager.
… mais que les marcheurs se méfient néanmoins
En théorie pourtant, les piétons pourraient être sanctionnés en cas d’infraction lors de la traversée de la chaussée. Le Code de la route s’applique, en effet, à tous les usagers de la route parmi lesquels les piétons. Des règles très strictes régissent la traversée d’une chaussée : exemple avec l’article R412-38, qui prévoit que « les piétons ne doivent s’engager qu’au feu (pictogramme) vert ». Le radar piéton pénalisera-t-il aussi les citoyens hors de leurs véhicules ? Cela peut être compliqué puisque le radar piéton ne permet pas l’identification du piéton contrevenant.
Que punit le radar piéton ?
Si le véhicule coupe la route aux piétons, la vidéo de l’incident est envoyée au centre de la police municipale automatiquement, des algorithmes ayant identifié une scène à risques. L’article R415-11 du Code de la route prévoit, en effet, que « tout conducteur est tenu de céder le passage, au besoin en s’arrêtant, au piéton s’engageant régulièrement dans la traversée d’une chaussée ou manifestant clairement l’intention de le faire ». Aller à l’encontre de cette règle, c’est s’exposer à une amende de 135 € minorée à 90 € et au retrait de 4 points sur son permis de conduire.
Un test est en cours dans l’Hérault
C’est la Grande-Motte, commune de moins de 10 000 habitants située dans le département de l’Hérault (Occitanie), qui accueille le tout premier radar piéton, encore en période de test. Le dispositif n’est pas encore autonome ; les images enregistrées après la détection de l’infraction sont visionnées par un agent qui pourra alors constater l’infraction et procéder à la verbalisation.